L'agitation autour de Stéphane Courbit, légitime ? 4b24j

Le 16/02/2010
Mais que reproche-t-on à cet homme d’affaires, que l’on connaît pour son influence dans le monde des jeux ? Retour sur une polémique qui remet en question la neutralité même du service public.
Les jeux d’argent et la télévision 3c6q1d
Depuis quelques semaines déjà, ce que l'on peut bien appeler « l'affaire Courbit » fait grand bruit. On reproche au businessman de porter deux casquettes, à savoir producteur de télé et publicitaire.
Stéphane Courbit se trouve attaqué par certains à quelques mois d’une Betclic et Expekt entre autres) par l’intermédiaire de Lov Group, sa holding familiale, l’autre moitié étant détenue par la Société des Bains de Mer de Monaco.
« Les petits papiers » de Sarkozy 4w712l
Depuis l'arrêt de la publicité sur 2 en début de soirée, la régie publicitaire de la chaîne publique subit de lourds changements. Outre les recettes publicitaires déficitaires, Bercy et l'Élysée, sous les conseils du très médiatique Alain Minc, ont placé à sa tête le groupe Publicis ainsi que l'ancien patron d'Endemol et proche du Président… Stéphane Courbit.
Les experts s'interrogent sur la présence du producteur d'émission dans les affaires publicitaires de Télévisions. En effet, Stéphane Courbit contrôle, à travers sa maison de production, les programmes du présentateur Nagui. S'il venait à gérer aussi les espaces publicitaires de la chaîne, cela serait contraire à l'égalité des programmes diffusés. Ce mélange des genres serait impensable outre-Atlantique ou dans les pays anglo-saxons. Les tribunaux seraient saisis presque instantanément.
Havas contre Publicis, Acte 1 3d46f
Le Groupe Havas, concurrent direct de Publicis, est prêt à saisir le Conseil d'État et de la concurrence afin de clarifier la situation. Publicis est à la fois vendeur et acheteur d'espaces publicitaires, ce qui est contraire à la moralité commerciale.
Les dirigeants de Télévisions, de leur côté, tentent d'apaiser les esprits en indiquant que l'accord qui sera signé entre les deux parties sera encadré par un cahier des charges sévère. Maurice Lévy, actuel Président du directoire de Publicis, ne voit dans ses polémiques qu’« un fantasme » : « On pourrait comprendre les critiques si l'offre de Lov / Publicis n'était la meilleure sur chacun des points, et estimer alors que ce choix n'est que le résultat d'un jeu d'influence ». Monsieur Lévy déclare même que cet accord permettra de « pérenniser l'entreprise en proposant une augmentation de capital de 4 millions d'euros pour lui donner les moyens de se développer ».
Cette affaire questionne même les actions du patron de Télévisions, Patrick de Carolis, qui a vendu la régie commerciale sans connaître sa valeur, ni les tenants et aboutissants d'une telle démarche. Une lettre ouverte destinée aux parlementaires a d'ailleurs été postée sur le site de Mediapart pour lutter contre le processus de privatisation de la régie publicitaire de Télévisions.